TNS-SOFRES a modifié son panel
--> TF1 a demandé des actifs
Qui seront les 80 jeunes invités à participer, jeudi 14 avril sur TF1, à la première émission télévisée de Jacques Chirac pour la campagne sur le référendum européen ? Pas des 18-25 ans, comme TF1 l'avait initialement annoncé, mais des "18-30 ans", tranche d'âge habituellement inconnue des sondeurs. Brice Teinturier, directeur du département politique de TNS-Sofres, chargé de constituer le panel, explique que "TF1 a demandé des actifs, et il y a peu d'actifs dans la tranche 18-25 ans".
Autrement dit, la chaîne souhaite faire participer des gens ayant un emploi plutôt que des étudiants ou des chômeurs. Alors que le taux de chômage a franchi le cap des 10 %, celui qui touche les moins de 25 ans est particulièrement élevé : près de 23 %. Il tombe à 9,2 % chez les 25-49 ans. Ce panel élargi aboutit donc à diminuer la part relative des jeunes chômeurs qui feront face au président.
La Sofres assure avoir "collé au plus près de la réalité" : autant de filles que de garçons ; un tiers de partisans du oui, du non, d'indécis ; une trentaine de lycéens et d'étudiants, une dizaine de représentants des catégories socioprofessionnelles et " une grosse dizaine de chômeurs", explique M. Teinturier.
Vous êtes directeur général adjoint de TNS-Sofres. Pour l'émission de jeudi avec Jacques Chirac sur TF1, avez-vous modifié votre panel, en l'élargissant aux 25-30 ans, afin de réduire la proportion de chômeurs ?
Il est très choquant de laisser entendre que nous aurions modifié le recrutement des jeunes en cours de route pour réduire la proportion de chômeurs. On se demande bien d'ailleurs pour quelle raison. Ni TNS-Sofres ni TF1 n'ont souhaité éliminer telle ou telle catégorie de jeunes, qu'ils soient chômeurs, étudiants ou actifs. Bien au contraire, nous avons voulu les représenter toutes. Nous aurons donc autant de chômeurs que l'on en trouve dans la population des jeunes de 18 à 30 ans, soit une dizaine environ. Ce recrutement, réalisé pour TF1, est strictement conforme à nos pratiques habituelles. Figurez-vous que TNS-Sofres recrute chaque année des milliers de personnes pour les interroger. Ne soyons donc pas dupes des véritables intentions de ceux qui veulent entretenir une telle polémique.
Lire l'article de Béatrice Gurrey, Le Monde, 13 avril 2005