Plus d'élections pendant trois ans
--> La voie est libre pour le Medef
"On nous coupe l'électricité comme si le Medef était dans le débat - sur le statut d'EDF -, or il ne l'est pas, il attend simplement qu'on mette à sa disposition de l'électricité pas chère, pour faire tourner les usines", a déclaré Ernest-Antoine Seillière, mardi 15 juin.
Estimant que "nous entrons, pour trois ans, dans une deuxième partie du quinquennat sans aucune consultation électorale", le président du Medef invite le gouvernement à accélérer le mouvement de réforme. "Le gouvernement est libre d'agir, appuyé sur sa majorité parlementaire", a expliqué M. Sellière lors de son point de presse mensuel."Alors allons-y, allons-y vite, allons-y fort, il y a des réformes à faire." Il a dressé un tableau noir de la situation des entreprises dans le pays, la comparant aux autres pays d'Europe et aux Etats-Unis notamment, et a estimé que, avec les 35 heures, l'augmentation du Smic de 5,8 % le 1er juillet, "les contraintes du droit du travail", "on travaille contre l'emploi en France". Sur le dossier EDF-GDF, M. Sellière a précisé que le Medef n'avait pas d'avis sur le statut de l'entreprise. "Nous ne demandons rien, seulement de l'électricité pas chère et disponible", a-t-il indiqué, non sans bracarder les syndicats qui condamnent "tout le monde à la bougie" et en proposant qu'on leur confie "le monopole des lampes à huile".
Source : Le Monde du 17 juin 2004
Un programme de réformes qui sonne comme une chasse à courre !
Ecrit par ProfSES, le Jeudi 17 Juin 2004, 16:55 dans la rubrique à suivre.

Commentaires :

Vinzzz
Vinzzz
23-06-04 à 21:52

Je vois d'ici Seillière donner le rythme des réformes et privatisations comme le gardien qui frappe sur son tambour pour assurer le tempo des rameurs sur la galère. Ca fait froid dans le dos Brrrrr
Par contre, quel bonheur de voir l'action ciblée des agents EDF qui s'en prennent directement au Medef, à Raffarin et Sarkozy et rétablissent le courant d'usagers débranchés. Vive le syndicalisme à la Robin des bois. Si seulement leurs actions pouvaient réellement susciter une sympathie massive et qu'enfin ceux qui défendent le service public ne soient pas uniquement ses agents. Allez hop tous dans la rue !


 
ProfSES
ProfSES
24-06-04 à 14:29

Re:

Et le résultat, c'est de transformer le gouvernement en exécutants des intérêts d'un groupe de pression qui dit ce qui est bon pour l'entreprise dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la culture, de la protection sociale… Le débat semble se résumer à la meilleure façon de cirer les pompes au baron : et comme il se saisit de l'édition pendant que les marchads d'arme s'emparent de la presse écrite, que les élections n'engagent que ceux qui votent… Il ne reste en effet que la rue comme seul espace démocratique : ça craint !