Quelques heures après la condamnation de Microsoft par la Commission européenne à une amende record de 497 millions d'euros pour «abus de position dominante», le responsable de la division antitrust du département américain de la Justice a critiqué cette décision, estimant qu'elle allait «ralentir l'innovation et la concurrence», et risquer de «protéger les concurrents, pas la concurrence». Il a jugé le montant de l'amende «malheureux». L'enquête antitrust contre Microsoft aux Etats-Unis s'était soldée par un règlement à l'amiable en 2001. (Florent Latrive dans Libération du 26/03/2004)
Microsoft a plus à craindre pour sa réputation que pour son cash
«Microsoft a peur que sa position ne se renverse très rapidement. Le marché des logiciels est assez particulier car il est difficile d'avoir un partage du marché. Un acteur rafle généralement la mise.» juge Frédéric Le Roy, professeur d'économie à l'Université de Montpellier 1.
«Ce n'est pas comme sur d'autres marchés où quelques acteurs principaux ont 30% des parts de marché, et plusieurs PME se partagent le reste. Sur le marché des logiciels, quand un format est accepté comme standard, l'entreprise qui l'a créé arrive très rapidement en position dominante. Microsoft peut perdre très rapidement de nombreux marché, car la défection de quelques clients peut faire effet boule de neige.
Et c'est plus largement un problème de stratégie pour Microsoft, car la société finance toute sa recherche pour ses nouveaux produits et pour pénétrer de nouveaux marchés avec les énormes profits dégagés par Office et par Windows.»
Source : le Quotidien Permanent du Nouvel Obs