A quoi sert la mode aujourd'hui
--> Opium de la classe oisive
A quoi sert la mode aujourd'hui ? Pour moi, elle n'est ni plus ni moins ce que fut la sorcellerie au XIIe siècle. C'est, effectivement, une excellente façon d'attirer l'attention des manants et de les occuper, en les laissant se pomponner et prendre des poses. C'est aussi l'un des meilleurs moyens de s'évader des réalités politiques. La mode est une forme de narcissisme organisé qui détourne l'attention de la population de l'économie, de l'écologie et de l'actualité. Pourquoi s'inquiéter du Soudan quand on a un John Galliano ?
Certes, la mode n'est pas seule à empêcher la démocratie de fonctionner. Il y a la drogue, le sport, la télé-réalité, Paris Hilton, Donald Trump, Martha Stewart et Scott Peterson. Elle reste, cependant, l'une des distractions les plus efficaces pour la bourgeoisie [en français dans le texte] bien résolue à emménager dans l'East Side [quartier huppé de New York]. Dernièrement, elle a même failli détruire l'art en tentant de l'infiltrer et de le récupérer. Les milieux artistiques ont reconnu un côté bohème à certains stylistes, tandis que plusieurs artistes, comme Vanessa Beecroft, ont carrément travaillé pour la mode.
La mode serait donc l'opium de la classe oisive. Mais serait-elle plus que cela ? Toutes ces choses qu'on se met sur le dos pour marquer notre individualité et notre originalité ne seraient-elles pas aussi une forme de magie blanche ? Plus encore que de nous distraire de la dure réalité, la mode pourrait bien être une façon d'aborder cette réalité. Mieux qu'un écran de fumée, elle pourrait être un signe, une indication. Si l'on n'arrive pas à trouver la vérité à la télévision ou dans la presse, ne la trouverait-on pas sur un tee-shirt ?
Lire le reste de l'article de Glenn O'Brien, Utne (Minneapolis) dans Courrier International du 2 mars 2006
Certes, la mode n'est pas seule à empêcher la démocratie de fonctionner. Il y a la drogue, le sport, la télé-réalité, Paris Hilton, Donald Trump, Martha Stewart et Scott Peterson. Elle reste, cependant, l'une des distractions les plus efficaces pour la bourgeoisie [en français dans le texte] bien résolue à emménager dans l'East Side [quartier huppé de New York]. Dernièrement, elle a même failli détruire l'art en tentant de l'infiltrer et de le récupérer. Les milieux artistiques ont reconnu un côté bohème à certains stylistes, tandis que plusieurs artistes, comme Vanessa Beecroft, ont carrément travaillé pour la mode.
La mode serait donc l'opium de la classe oisive. Mais serait-elle plus que cela ? Toutes ces choses qu'on se met sur le dos pour marquer notre individualité et notre originalité ne seraient-elles pas aussi une forme de magie blanche ? Plus encore que de nous distraire de la dure réalité, la mode pourrait bien être une façon d'aborder cette réalité. Mieux qu'un écran de fumée, elle pourrait être un signe, une indication. Si l'on n'arrive pas à trouver la vérité à la télévision ou dans la presse, ne la trouverait-on pas sur un tee-shirt ?
Lire le reste de l'article de Glenn O'Brien, Utne (Minneapolis) dans Courrier International du 2 mars 2006