10 % de la population active est au chômage
--> Le Medef recalcule

L 'Insee a révisé à la hausse son estimation du taux de chômage en France, qui s'élevait à 9,9% de la population active fin 2003, soit une hausse de 183.000 personnes sur un an, frôlant toujours les 10% en février, selon des statistiques publiées mardi 20 avril. Pendant ce temps-là, Ernest-Antoine Sellière enfonce le clou à propos de l'Unedic : "Nous sommes dans une situation juridique embarrassante et confuse" et de l'Assurance maladie :"Ce n'est pas aux entrepreneurs de gérer un système de santé".
L'Insee estime désormais que 2.707.000 personnes étaient au chômage - au sens du Bureau international du travail (BIT) - fin décembre, représentant 9,9% de la population active, un taux atteint dès le mois de septembre 2003. Sa précédente estimation faisait état d'un taux de 9,7% fin décembre, soit 2.635.000 personnes.
Le chômage au sens du BIT (calculé différemment des données publiées chaque mois par le ministère de l'Emploi) aurait ainsi augmenté de 183.000 personnes sur l'ensemble de 2003 (+0,6 point), au lieu de 123.000 personnes supplémentaires (+0,4 point), selon les données précédentes.
Au cours des deux premiers mois de 2004, le chômage est resté à un niveau préoccupant, s'établissant à 9,9% en janvier (contre une précédente estimation de 9,6%) et 9,8% en février (contre 9,6%).
Après la révision à la baisse de la croissance au quatrième trimestre, ces nouveaux chiffres viennent confirmer la prévision de l'Insee d'une "croissance sans éclat" dans les prochains mois.
Ce qui n'empêche pas le Medef de taper du poing :"Ce à quoi on aboutit (entre partenaires sociaux) semble être combattu comme si le résultat du dialogue social n'était pas légitime", a déploré le président de l'organisation patronale, Ernest-Antoine Seillière, lors de sa conférence de presse mensuelle. Le dialogue social est "combattu par la loi, combattu par la rue, remis en cause par les juges soit de l'ordre judiciaire soit de l'ordre administratif, avec des chicaneries sans fin", a-t-il ajouté. "Il faut choisir entre une société qui, au plus près du terrain, confie la responsabilité des rapports sociaux au dialogue et une société incapable d'en accepter le résultat et qui combat ces résultats par tous les moyens."
Ernest-Antoine Seillière a en outre évoqué les 35 heures pour indiquer que le Medef demandait "la prise en compte des conclusions du rapport (Novelli) et leur mise en oeuvre". La polémique a enflé la semaine dernière autour du rapport parlementaire sur les 35 heures, la gauche et les syndicats accusant la majorité de vouloir remettre en cause la législation sur le temps de travail. La mission d'évaluation de l'Assemblée nationale sur les 35 heures, dont le rapporteur est l'UMP Hervé Novelli, a publié le 15 avril un rapport très critique sur la réduction du temps de travail, accusée d'avoir aggravé "l'émiettement social" de la société française. Il préconise, pour combattre cette tendance, des "assouplissements" par la négociation "au plus près du terrain, jusque dans les entreprises", sans recourir à la voie législative. Il suggère notamment que les accords d'entreprise puissent "déroger aux dispositions des accords de branche, même préexistants, en matière de réglementation du temps de travail", ce qui revient à permettre aux entreprises de revenir aux 39 heures en négociant avec les partenaires sociaux. Source : dépêche Yahoo 20/04.2004

Revue de presse et répertoire de sites dans le Quotidien permanent du Nouvel Obs
Ecrit par ProfSES, le Mardi 20 Avril 2004, 10:13 dans la rubrique à suivre.