La CSG pour sauver la Sécu
--> La moins mauvaise solution

Première solution, une hausse de la CSG : à court terme, il faudrait augmenter la part des prélèvements obligatoires dans le PIB de 0,7 % pour répondre à la crise. Certes, toute augmentation de la CSG accroît le coût du travail et diminue sa rémunération, ce qui peut être néfaste pour l'emploi. Mais quelles sont les autres options ?
Un transfert d'une partie des dépenses actuellement couvertes par l'assurance maladie vers les mutuelles (en incluant dans ce terme les sociétés d'assurances et les institutions de prévoyance) pourrait en principe régler, en tout cas du point de vue budgétaire, le problème.
Mais un tel transfert se traduirait immédiatement par une augmentation des cotisations d'assurances, nécessaire pour couvrir l'augmentation des charges des mutuelles (comme celles-ci couvrent 20 milliards de dépenses, l'augmentation de leur chiffre d'affaires serait de l'ordre de 50 %...).
Notons que pour répondre à l'ampleur du déficit, ces transferts devraient être massifs : par exemple, un désengagement intégral de la couverture des soins dentaires diminuerait les dépenses de l'assurance maladie d'à peine 5 milliards d'euros par an, la moitié du déficit. (...)
Ainsi, la hausse de la CSG semble être la solution la moins injuste. Elle est en effet, grosso modo, proportionnelle au revenu (sauf pour certains contrats de groupe), contrairement aux cotisations d'assurance complémentaire. Il s'agit donc d'un financement plus équitable, car les riches contribuent davantage que les pauvres. Mais ne faudrait-il pas aller plus loin ?
Pierre-Yves Geoffard, dans un Rebond deLibération du 12 avril 2004.
Ecrit par ProfSES, le Lundi 12 Avril 2004, 11:44 dans la rubrique à suivre.