Pour les fonctionnaires la retraite au carré
--> Simplification administrative

Une fois à la retraite, les fonctionnaires seront placés devant un dilemme : leur faudra-t-il racheter leurs années d'"études", comme la loi les y encourage, ou décider de les reprendre séance tenante ? L'apprentissage des mathématiques contre le Scrabble ? La complexité du mode de calcul proposé par le gouvernement aux organisations professionnelles - il devrait être publié au Journal officiel d'ici à la fin de l'année - fait dire à un syndicaliste : "Ce que l'on veut savoir, c'est ce que cela va nous coûter. A moins d'être féru de calculs actuariels, qui va s'appesantir sur ces équations ?"
La loi sur les retraites crée un droit individuel à l'information. Mais à lire - et à tenter de comprendre - l'équation censée permettre aux fonctionnaires le rachat à l'Etat de leurs années d'études, on peut douter de la volonté du gouvernement de rendre ladite information accessible à tous. L'administration s'est attachée à détailler le calcul du coût du rachat d'un trimestre d'études. Age du capitaine ainsi obtenu : p = (P - P') × E × (1 + C). La solution de cette énigme algébrique existe. Elle figure, sous forme d'un barème clair, dans un autre décret...

Voici un gouvernement qui n'a de cesse de réaffirmer qu'il faut simplifier - le droit, les démarches et procédures administratives - pour faciliter la vie des citoyens. Il se targue de vouloir avancer à grands pas dans ce domaine : à peine le Parlement adoptait-il, en juin, une première loi l'habilitant à simplifier le droit par ordonnances qu'une seconde était en cours d'élaboration et annoncée pour la fin de l'année. Chaque ministère a été sommé de définir avant le 1er mars 2004 une charte de la qualité de la réglementation. Objectif : s'assurer que tout nouveau texte réglementaire est rédigé de façon claire. Mais, comme s'en inquiétait récemment Pierre Méhaignerie, président de la commission des finances de l'Assemblée : "La machine à créer de la complexité fonctionne toujours à plein régime."
Laetitia Van Eeckhout, dans Le Monde du 4 décembre 2003
Ecrit par ProfSES, le Jeudi 4 Décembre 2003, 18:14 dans la rubrique à suivre.