Le gouvernement s'exonère du déficit
--> La droite met 15 milliards d'euros au débit des 35 heures
La proposition d'Hervé Novelli (UMP) de créer une commission d'enquête sur les 35 heures : branle-bas de combat à gauche et prudence au gouvernement, titre le Figaro, qui cite Jacques Barrot, président du groupe UMP à l'assemblée nationale : «Moi, je recherche l'efficacité. Le risque d'une commission d'enquête, c'est de politiser le débat. On peut se faire plaisir en s'offrant une bataille droite contre gauche, mais si on tombe dans un conflit idéologique sur fond de règlements de comptes, on ne va pas avancer. Et puis, est-ce bien intelligent de braquer les syndicats réformistes, notamment la CFDT, alors que l'on va avoir besoin d'eux pour sauver l'assurance-maladie?»
La droite attaque, la gauche et les syndicats répliquent, annonce Le Monde : "Ces sorties simultanées de plusieurs figures de la majorité n'ont fait que renforcer les critiques habituelles contre la RTT des responsables de l'UMP et de l'UDF, qui affirment régulièrement dans un bel ensemble qu'il faut "réhabiliter le travail", selon les termes du premier ministre, Jean-Pierre Raffarin.
Chiffres à l'appui, la gauche et les syndicats ont vivement réagi, dénonçant de leur côté les allègements de charges consentis par la droite aux entreprises sans contrepartie en matière d'emploi."
Des calculs faussés pour un slogan facile, explique Libération :"C'est le chiffre qui frappe : les 35 heures représenteraient un coût de 15 milliards d'euros pour les finances publiques. Equivalent à un point du PIB de la nation. Conclusion facile : sans la réduction du temps de travail, les déficits publics ne devraient pas dépasser les 3 % du PIB, alors qu'ils représenteront cette année 4 % de la richesse créée. Le problème, c'est que ce calcul d'apothicaire est rien de moins que simpliste.
la RTT ne pèse vraisemblablement que d'environ 5 milliards d'euros, le tiers du montant avancé par les «réformateurs» de l'UMP et repris par le ministre du Budget, Alain Lambert. Le débat sur la maîtrise des dépenses publiques reste donc entier."
Ecrit par ProfSES, le Samedi 4 Octobre 2003, 23:53 dans la rubrique à suivre.