Le sentiment du «toujours moins»
--> Incertitudes statistiques
On lit de drôles de choses dans "Le Monde". La Chronique de l'économie d'Éric Le Boucher de ce dimanche 29 juin nous propose une interprétation de la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée entre 1965 (63 %) et 2001 (58 %) :«Cinq points en dessous sur notre graphique mais pour moitié à cause d'incertitudes statistiques et pour moitié à cause de l'effet de l'accroissement des impôts». Enfin l'incertitude statistique est levée : elle a une valeur, 2,5 points, et un sens, négatif !
En s'appuyant sur les explications de l'OFCE (X. Timbeau et E. Heyer) et de l'EHESS (T. Picketti, bien sûr), il nous fournit une argumentation sous forme de "remarques" :
- La "galopade des salaires" (en fait, le pouvoir d'achat du Smic) qui s'acroissent trois fois (130 % de 1968 à 1983) plus vite que le PIB (+ 40 % pour la production par tête) ne pouvait pas durer éternellement !
- Les excès des années 1970 ont été corrigés dans les années 1980 et la part des profits n'augmente plus depuis 1990 (sans incertitude statistique ni effet des impôts pour le taux de marge ?)."Un rapport capital-travail stable, donc."
- L'impression de panne sociale trouve son origine dans la faible hausse du pouvoir d'achat du salaire moyen (+ 15 % entre 1983 et 2003, tandis que le PIB augmentait de 50 % en volume) «quasi-invisible d'une année sur l'autre» (+ 0,7 % en moyenne, contre + 2 % par an pour le PIB, soit trois fois plus !)
- La croissance des inégalités entre actifs provient pour partie (combien ?) d'un éventail des salaires récemment élargi, mais surtout (pourquoi ?) de la persistance du chômage ; l'emploi précaire ne représente que 8,6 % de l'emploi total ; donc, «pour la grande majorité, la vie s'améliore». Ben, tiens …
- La stratégie nostalgique de résistance ne fait qu'encourager l'immobilisme politique et entretient le sentiment du "toujours moins".
CQFD. Tout l'argumentaire se trouve en dernière page du journal, avec un titre que commence par "Social".
En s'appuyant sur les explications de l'OFCE (X. Timbeau et E. Heyer) et de l'EHESS (T. Picketti, bien sûr), il nous fournit une argumentation sous forme de "remarques" :
- La "galopade des salaires" (en fait, le pouvoir d'achat du Smic) qui s'acroissent trois fois (130 % de 1968 à 1983) plus vite que le PIB (+ 40 % pour la production par tête) ne pouvait pas durer éternellement !
- Les excès des années 1970 ont été corrigés dans les années 1980 et la part des profits n'augmente plus depuis 1990 (sans incertitude statistique ni effet des impôts pour le taux de marge ?)."Un rapport capital-travail stable, donc."
- L'impression de panne sociale trouve son origine dans la faible hausse du pouvoir d'achat du salaire moyen (+ 15 % entre 1983 et 2003, tandis que le PIB augmentait de 50 % en volume) «quasi-invisible d'une année sur l'autre» (+ 0,7 % en moyenne, contre + 2 % par an pour le PIB, soit trois fois plus !)
- La croissance des inégalités entre actifs provient pour partie (combien ?) d'un éventail des salaires récemment élargi, mais surtout (pourquoi ?) de la persistance du chômage ; l'emploi précaire ne représente que 8,6 % de l'emploi total ; donc, «pour la grande majorité, la vie s'améliore». Ben, tiens …
- La stratégie nostalgique de résistance ne fait qu'encourager l'immobilisme politique et entretient le sentiment du "toujours moins".
CQFD. Tout l'argumentaire se trouve en dernière page du journal, avec un titre que commence par "Social".