Décentralisation ou féodalisation ?
--> Logique néolibérale
Réforme de l'État ou démantèlement ? C'est la question du mois à laquelle répond Jacques Généreux dans le numéro de juin de la revue Alternatives économiques
Cette politique ne fait pas la chasse aux gaspillages des fonds publics, mais la chasse aux biens publics. C’est le reflet d’une philosophie strictement individualiste estimant que seule l’initiative privée est créatrice de richesse ; la dépense publique n’est qu’un mal nécessaire à la régulation minimale et la répression maximale dont a besoin une société de concurrence généralisée des intérêts privés. Jean-Pierre Raffarin ne cache d’ailleurs pas que l’objectif premier de sa réforme de l’Etat est de redistribuer les ressources publiques vers les « forces vives » qui épargnent, investissent, innovent et gagnent des parts de marché dans la compétition mondiale. Il cherche donc moins à réformer l’Etat qu’à le démanteler. (…)
Au total, conclut-il, il paraît incongru de parler de réforme de l'État à propos d'une politique qui vise simplement à alléger et affaiblir l'État au profit d'entreprises privées ou de baronnies locales. Le gouvernement manie néanmoins ce slogan car il fait écho à des aspirations bien réelles : une justice plus rapide… et plus juste ; une vraie transparence dans la gestion des fonds publics ; des droits renforcés face aux administrations ou dans leurs relations avec les sercices publics, etc. Mais tout cela est en réalité contradictoire avec l'entreprise de dislocation et d'affaiblissement de l'État qui est désormais engagée. Un simple slogan ne masquera pas longtemps ce grand écart.
Cette politique ne fait pas la chasse aux gaspillages des fonds publics, mais la chasse aux biens publics. C’est le reflet d’une philosophie strictement individualiste estimant que seule l’initiative privée est créatrice de richesse ; la dépense publique n’est qu’un mal nécessaire à la régulation minimale et la répression maximale dont a besoin une société de concurrence généralisée des intérêts privés. Jean-Pierre Raffarin ne cache d’ailleurs pas que l’objectif premier de sa réforme de l’Etat est de redistribuer les ressources publiques vers les « forces vives » qui épargnent, investissent, innovent et gagnent des parts de marché dans la compétition mondiale. Il cherche donc moins à réformer l’Etat qu’à le démanteler. (…)
Au total, conclut-il, il paraît incongru de parler de réforme de l'État à propos d'une politique qui vise simplement à alléger et affaiblir l'État au profit d'entreprises privées ou de baronnies locales. Le gouvernement manie néanmoins ce slogan car il fait écho à des aspirations bien réelles : une justice plus rapide… et plus juste ; une vraie transparence dans la gestion des fonds publics ; des droits renforcés face aux administrations ou dans leurs relations avec les sercices publics, etc. Mais tout cela est en réalité contradictoire avec l'entreprise de dislocation et d'affaiblissement de l'État qui est désormais engagée. Un simple slogan ne masquera pas longtemps ce grand écart.