Mon licenciement était abusif
--> Sans cause réelle ni sérieuse

Sur son Big Bang Blog, Daniel Schneidermann commente l'affaire :

Le conseil des prudhommes de Paris a jugé, vendredi 13 mai, que mon licenciement du Monde, en octobre 2003, n’avait pas de "cause réelle" ni "sérieuse." Le Monde est donc condamné pour licenciement abusif. "Cause réelle et sérieuse" : c’étaient les termes de la lettre de licenciement que la direction du journal avait fait publier dans les colonnes du Monde. J’ai été licencié, certains s’en souviennent (et les autres peuvent se rattraper), après la publication d’un livre, le cauchemar médiatique, Editions Denoël, dans lequel je critiquais les réactions de la direction de mon journal à la sortie du livre de Péan et Cohen. Vous pouvez guetter dans les colonnes du Monde, anciennement journal de référence, l’annonce de cette condamnation : à mon avis, vous n’êtes pas près de la lire.

Et le Nouvel Obs titre :Schneidermann licencié, Le Monde condamné

Le quotidien a été condamné à 80.000 euros de dommages et intérêts pour le licenciement, "sans cause réelle ni sérieuse", de son collaborateur.
[Rappelons aux lecteurs que Le Monde et Le Nouvel Observateur sont actionnaires l'un de l'autre, au niveau de 6% pour Le Monde et de 5,5% pour Le Nouvel Observateur, et que Jean-Marie Colombani est administrateur du Nouvel Observateur].
Le journal Le Monde a été condamné vendredi aux prud'hommes de Paris pour le licenciement de son collaborateur Daniel Schneidermann "sans cause réelle ni sérieuse", et le quotidien a décidé d'interjeter appel, a-t-on appris lundi 16, mai de sources concordantes.
Daniel Schneidermann, alors chroniqueur télévision au journal, avait été licencié par Le Monde en 2003 pour "cause réelle et sérieuse" pour avoir, selon le quotidien, dressé dans son ouvrage "Le Cauchemar médiatique" "un véritable réquisitoire contre Le Monde et ses dirigeants", sur leurs réactions après la publication de l'ouvrage de Pierre Péan et Philippe Cohen "La face cachée du Monde". Fabrice Nora, directeur général du Monde, a annoncé la décision du quotidien d'interjeter en appel cette décision.
"Nous sommes très étonnés de la décision du Conseil des Prud'hommes qui a jugé que le licenciement était sans cause réelle et sérieuse pour un journaliste qui s'est permis de dénigrer son journal et son employeur sur une trentaine de pages", a-t-il estimé.
 
Ecrit par ProfSES, le Lundi 16 Mai 2005, 17:57 dans la rubrique à suivre.