Georges Bush veut réformer le système des retraites
--> Après la finance libre, l'assurance libre
Pour George Bush, il ne s'agit de rien de moins que de tourner la page de l'époque de l'"Etat providence" bâti pendant la Grande Crise des années 1930 par Franklin D. Roosevelt et désormais dépassé et d'entrer dans l'ère d'une "société de propriétaires" où chacun est libre d'assurer son destin et celui des siens. Il s'agit de poursuivre la révolution conservatrice engagée par Ronald Reagan et de libéraliser l'assurance sociale, au sens très large, comme lui avait libéralisé les mouvements de capitaux.
Les Etats-Unis ont un système de retraite (nommé Social Security) par répartition, comme le nôtre. Les pensions versées telle année aux 47 millions de retraités proviennent des cotisations prélevées la même année sur les gens au travail. C'est ce système d'assurance sociale transgénérationnelle que le président veut partiellement remplacer par un système par capitalisation, où le salarié met chaque année une somme dans un fonds personnel qui, placé sur les marchés financiers, se bonifie et qu'il touche à sa retraite.
Le changement est urgent, car l'évolution démographique rend le système actuel intenable : avec le départ à la retraite des baby-boomers et l'allongement de la durée de vie, on comptera 2,1 travailleurs pour 1 retraité en 2030, contre 3,4 aujourd'hui. Les salariés crouleront sous la charge. Un problème que l'ensemble des pays industriels connaissent.
Pour résoudre l'équation, le président a annoncé la mise à l'étude d'une série de mesures classiques (retard du départ en retraite, baisse des pensions...), mais il a ajouté la possibilité pour chaque salarié de baisser de 4 points sa cotisation retraite (12,4 % partagés à égalité avec l'entreprise), soit de passer de 6,2 % à 2,2 % du salaire. La somme serait mise sur un compte bloqué, qui, géré par l'Etat, serait investi en bons du Trésor ou en actions.
Cette privatisation partielle correspond aux vœux des tenants de la "révolution conservatrice"
Chronique de l'économie d'Eric Le Boucher, dans Le Monde du 20 février 2005
Les Etats-Unis ont un système de retraite (nommé Social Security) par répartition, comme le nôtre. Les pensions versées telle année aux 47 millions de retraités proviennent des cotisations prélevées la même année sur les gens au travail. C'est ce système d'assurance sociale transgénérationnelle que le président veut partiellement remplacer par un système par capitalisation, où le salarié met chaque année une somme dans un fonds personnel qui, placé sur les marchés financiers, se bonifie et qu'il touche à sa retraite.
Le changement est urgent, car l'évolution démographique rend le système actuel intenable : avec le départ à la retraite des baby-boomers et l'allongement de la durée de vie, on comptera 2,1 travailleurs pour 1 retraité en 2030, contre 3,4 aujourd'hui. Les salariés crouleront sous la charge. Un problème que l'ensemble des pays industriels connaissent.
Pour résoudre l'équation, le président a annoncé la mise à l'étude d'une série de mesures classiques (retard du départ en retraite, baisse des pensions...), mais il a ajouté la possibilité pour chaque salarié de baisser de 4 points sa cotisation retraite (12,4 % partagés à égalité avec l'entreprise), soit de passer de 6,2 % à 2,2 % du salaire. La somme serait mise sur un compte bloqué, qui, géré par l'Etat, serait investi en bons du Trésor ou en actions.
Cette privatisation partielle correspond aux vœux des tenants de la "révolution conservatrice"
Chronique de l'économie d'Eric Le Boucher, dans Le Monde du 20 février 2005