Démocratie participative
--> Une méthode à base de paroles

Quelque 500 classes se sont déjà prêtées au jeu de «la démocratie participative» dans tous types d'établissements (en ZEP, en milieu rural, etc.). Comment cela fonctionne-t-il ? A trois reprises, une classe est invitée à discuter de la «vie scolaire». A la première séance, les idées fusent : durée des récréations, menus à la cantine, punitions...
Un conseiller d'orientation-psychologue aide les élèves à formuler leur point de vue. Puis il l'adresse au groupe des enseignants qui doit répondre par écrit, de façon argumentée, et poser des questions à la classe. Les professeurs sont ainsi amenés à exprimer entre eux ce qui constitue leur relation aux élèves. Et qui reste d'ordinaire confiné dans la salle de classe, porte fermée. Au début de la deuxième séance, bien souvent, c'est le trou noir. Les élèves ont l'impression d'avoir déjà tout dit. Il faut alors apprendre à aller plus loin dans la discussion. Lors de la troisième et dernière séance, des solutions apparaissent. Mais ce n'est pas la finalité du dispositif. L'important, c'est de continuer à discuter, encore et toujours.
Comment les élèves apprennent la démocratie, dans Libération du lundi 24 mai 2004, qui interroge Claire Rueff-Escoubès sur sa méthode :
"Il ne s'agit pas de désorganiser la vie scolaire mais de la vivre autrement. La délégation était une avancée démocratique ; elle n'est plus suffisante aujourd'hui. Trop réductrice puisqu'elle n'est pas offerte à tous. Dans notre démarche, tous les élèves sont égaux dans le groupe. Leur position sociale et institutionnelle, c'est d'être tous élèves et, à ce titre, ils ont tous le droit d'exprimer avec leurs mots ce qu'ils vivent à l'école. L'enjeu est d'opérer un changement de mentalité. Dans tous les domaines de la vie sociale, les gens ne prennent la parole qu'en fonction de leur place hiérarchique."
Ecrit par ProfSES, le Lundi 24 Mai 2004, 11:32 dans la rubrique à suivre.