C'est un document à charge. Si sévère que les dirigeants du Monde ne manqueront pas de voir dans le livre d'Alain Rollat (1) une preuve supplémentaire de leur théorie du complot. Après le Péan-Cohen (la Face cachée du Monde), le Rollat, diront-ils. Ce n'est pas si simple. Alain Rollat a été un proche de Colombani.
Il l'a aidé, au milieu des années 90, à se hisser au sommet du Monde, en pesant de tout son poids de chef adjoint du service politique, d'administrateur de la société des rédacteurs, de délégué syndical CGT. Le récit minutieux des manoeuvres d'appareil mises en oeuvre pour arriver à ce résultat n'est pas la partie la plus passionnante du livre, disons-le. On lui préférera l'exposé des regrets, et même des remords, de ce «vieux complice en complots de palais», comme il se qualifie lui-même.

(1) Ma part du Monde, Les éditions de Paris, 14 euros.

Lire l'article d'Olivier Costemalle dans Libération du 26 mai 2003